Je suis suisse, j’ai un désir d’enfant et je suis célibataire. Le temps est venu pour moi et je ne veux plus attendre le prince sur son cheval blanc. Qu’est-ce que je fais pour réaliser mon rêve ? Je veux devenir « Single Mum by Choice ».

Tout d’abord, l’idée d’avoir des relations sexuelles non protégées avec un inconnu me vient à l’esprit. Je rejette cette idée, car le risque de contracter une maladie est trop élevé pour moi.

Dois-je demander à un ami s’il veut avoir un enfant avec moi ? Hmmm… ce n’est pas si simple non plus. Que se passerait-il si ma situation changeait et que je rencontrais l’homme de mes rêves, mais qu’il n’habitait pas dans la ville où le père de mon enfant a son domicile ? Je devrais alors séparer mon enfant de son père, car je pourrais vouloir déménager. Cette situation limiterait ma liberté de choix.

Que diriez-vous d’un don de sperme ? Les spermatozoïdes et le donneur de sperme sont minutieusement analysés afin de s’assurer que le donneur ne souffre d’aucune maladie contagieuse. Il est également garanti, dans une certaine mesure, qu’il n’y a pas de maladies héréditaires dans la famille, de sorte que je n’ai pas à m’inquiéter de ces points.

J’opte pour le don de sperme. Après avoir contacté une clinique pour m’informer sur les détails, j’ai malheureusement vite déchanté. Nous vivons en Suisse et il y a une loi pour tout ! Selon celle-ci, seuls les couples mixtes mariés ont droit à un don de sperme si l’infertilité de l’homme est diagnostiquée.

« Quelle injustice, me dis-je, mais je n’abandonne pas ! J’aimerais savoir plus précisément s’il n’existe pas une possibilité de réaliser mon désir d’enfant. Actuellement, l’Assemblée fédérale discute de sujets dans ce contexte et j’espère que des modifications seront bientôt apportées à la loi existante !

Cependant, comme nous le savons, le processus est long avant qu’une loi ne soit adoptée. Je ne veux pas attendre aussi longtemps et je poursuis donc mes recherches.

Qu’en est-il dans les autres pays européens ?

Allemagne :

Si je tourne mon regard vers l’Allemagne, je constate que seuls Berlin et la Bavière autorisent le traitement des femmes célibataires qui souhaitent avoir un enfant. Le don d’ovules est illégal en Allemagne. Chaque clinique a ses propres règles en matière de limite d’âge. Il convient donc de se renseigner au cas par cas.

Danemark :

Au Danemark, le traitement est proposé aux couples hétérosexuels, aux femmes de même sexe et aux femmes célibataires. Outre le don de sperme, le don d’ovules est également possible au Danemark. L’âge maximum pour le traitement est de 46 ans et peut varier selon les cliniques.

Suède :

Depuis 2016, le don de sperme aux femmes célibataires est également autorisé en Suède. Elles ont ainsi les mêmes droits que les couples hétérosexuels et homosexuels. Le don d’ovocytes est également possible. Cependant, les délais d’attente sont très longs en Suède.

Espagne :

En Espagne, la loi autorise toutes les femmes à avoir un enfant avec l’aide d’un médecin, indépendamment de leur orientation sexuelle ou de leur situation familiale. Les dons de sperme et d’ovules sont autorisés. Il n’y a pas de limite d’âge légale. Cependant, certaines cliniques imposent une limite d’âge de 50 ans.

Pays-Bas :

Aux Pays-Bas, de nombreuses cliniques refusent de traiter les femmes célibataires, bien que la loi l’autorise. L’âge maximum pour un traitement est de 45 ans.

Il semble que certains pays européens soient plus avancés que la Suisse. En tant que Suissesse, il m’est difficile de l’admettre. J’espère que l’Assemblée fédérale assouplira les lois et permettra ainsi aux femmes célibataires de réaliser leur désir d’enfant en Suisse. Mais comme ce n’est pas encore le cas, je vais continuer à faire des recherches et à contacter les cliniques des pays voisins pour pouvoir, je l’espère, accueillir bientôt mon bébé.

Auteur : Christina Meyn, mai 2019