***Contribution de l’invité par Urs Berger

Malgré le bon travail du gouvernement, la Suisse aura encore plus de problèmes avec les personnes en situation de pauvreté après Covid-19. A moins que les politiques ne saisissent les opportunités de manière ciblée. La crise doit être considérée comme un appel au réveil. S’éloigner de l’idée de pur profit pour se concentrer sur la vie réelle des gens.

« La dignité humaine est inviolable »: cette phrase est souvent citée et écrite. Mais qu’est-ce que la dignité humaine, comment la définir ? Les hommes politiques et notre société se disputent à ce sujet. Chacun définit sa dignité comme il l’entend.

Pauvreté et Covid-19 - Ne pas laisser passer les opportunités

Dans le tiers-monde, la dignité humaine est souvent définie par un toit, même en tôle ondulée. On dit aussi souvent que celui qui n’a pas faim peut garder sa dignité. Dans le monde entier, des millions de personnes n’ont pas de toit et n’ont guère de nourriture, ce qui est d’autant plus vrai que les mesures d’assignation à résidence sont en vigueur. Ces personnes perdent donc leur dignité.

Les pays industrialisés, comme la Suisse, définissent la dignité humaine différemment. Un certain revenu doit définir la dignité. L’individu doit consommer et vivre de son propre salaire. La stigmatisation est une réalité quotidienne pour les personnes sans emploi.

Pauvreté et Covid-19 - Ne pas laisser passer les opportunités

Mais qui définit la valeur d’un individu, de son travail ? La société ? La politique ? Ou est-ce que c’est le milliardaire qui décide de la valeur du travail de ses employés ?

Malheureusement, ce sont les personnes qui en ont déjà assez qui déterminent notre valeur. Seules ces personnes peuvent avoir l’idée qu’une aide-soignante, une employée de Spitex, une vendeuse ou un chauffeur de camion a moins de valeur qu’un PDG d’entreprise.

C’est maintenant que cela devient particulièrement visible. La crise Corona révèle les manquements. Tout à coup, on parle de ces professions. Elles sont « d’importance systémique ». Ce ne sont pas (seulement) les CEO. Nous savons maintenant qui est pertinent pour notre Etat, pour le fonctionnement du système de santé, des crèches et autres en cas de crise.

Nous devons viser une vie décente pour tous ! Des salaires minimums dans les professions « systémiques », pas de famine dans le monde, des installations sanitaires et une protection pour tous.

Pauvreté et Covid-19 - Ne pas laisser passer les opportunités

Cela ne sera pas facile à mettre en œuvre. Les changements prennent des années, voire des décennies. Néanmoins, le moment est venu de discuter de ces exigences plus fort que jamais. Lié à l’appel à une lutte ciblée contre la pauvreté en Suisse.

Pourquoi pas avec une nouvelle initiative pour un revenu de base inconditionnel ? Financé par un micro-impôt sur les bourses et couplé à un impôt pour les personnes fortunées de plus de 10 millions ?

Le chemin est long, mais nous pouvons y parvenir ensemble. Comme le dit la sagesse amérindienne

« Ce n’est que lorsque le dernier arbre aura été arraché, la dernière rivière empoisonnée, le dernier animal tué, que vous constaterez que l’argent ne se mange pas ». La crise actuelle montre à quel point cela est vrai. Les responsables politiques ne doivent pas laisser passer cette chance.

Le site FSFM est à votre disposition pour vous conseiller et vous aider à traverser cette période de crise difficile. N’hésitez pas à nous contacter.

FSFM
Fédération suisse
mères et pères célibataires
Case postale 334
3000 Berne 6
Tél. 031 351 77 71

Auteur : Contribution d’ invité d’Urs Berger, mai 2020